Une voyage à travers peinture, architecture et design

Publié le par ect-art

 

"L'apparition du visible" est l'exposition rétrospective de l'oeuvre de l'artiste Christian Bonnefoi présentée au Centre Pompidou. 
Bonnefoi est une figure singulière de la scène française contemporaine depuis les années 1970. Alors même que la peinture était annoncée comme dépassée au profit d'autres territoires artistiques, ou qu'elle s'était engagée dans un retour à la figuration, l'oeuvre de Bonnefoi à restée picturale et abstraite. Mais aussi fraiche et lumineuse grâce a une réflexion sur les champs théoriques de la peinture et ouvertures sur d'autres pratiques et procédures plastiques, en particulier le collage, l'assemblage et le montage. 

"Peindre. Diviser. Organiser des rencontres (perpendiculairement, obliquement, transversalement, horizontalement) entre des textures des directions, des matériaux, des gestes, des couleures. Construire un lieu qui ne serait que peinture. Peindre est d'abord l'invention d'une surface. Cette invention est en perpétuel mouvement, comme ce qui s'y dépose. L'instabilité est la règle, et le tableau qui en résulte représente la forme temporaire d'un accord." explique l'artiste.
Sa stratégie de "l'apparition du visible" est applique comme non figurative, non fictionnelle et non subjective. Elle est construite à partir d'une position radicale de désarticulation et de réinvestissement des constituants de la peinture : surface, plan, cadre, geste, couleur, dessin. 
 

Dans ces séries, les variations gestuelles ou géométriques ( ou les deux à la fois) sont multiples : certaines séries de peintures sont minimales et quasiment monochromes, d'autres manifestent une sorte d'exubérance formelle et colorée. A travers un va-et-vient entre travaux de papiers de soie et ceux de toile de tarlatane, à travers le collage, l'assemblage et tous ces procédés de manipulations, la peinture de Bonnefoi offre une grande force plastique et des enjeux stylistiques très interesante. 
Dans la série des Ludo, l'enjeu pictural de l'artiste fait sortir les collages de papiers de soie peints sur les murs. Les tableaux échappent au cadre quadrangulaire habituel pour vivre librement dans l'espace. 
"Chaque série, chaque tableau n'est que le moment occasionnel d'un état de la forme. Celle-ci n'est que l'instant vibratoire, passager et vacillant, d'une traversée qui ne s'y attarde pas. Cet événement surgit lors du processus : il est, par nature, ce qui n'a jamais encore eu lieu, sans pasée ni futur, indéterminé et obscur. 
Le tableau est un inconscient organique"
dit l'artiste. 
Cet moment occasionnel, sans pasée ni futur, ce caractére aléatoire reste pour lui un jeu ouvert, une réflexion sur le statut du tableau. 
Le même temps permet de mesurer la cohérence et la spécificité de sa démarche, la diversité expérimentale, qui se veut, peut-être une "relance" de la tradition classique du tableau.
 


Toujours au Centre Pompidou, l'exposition "No Discipline" de Ron Arad est un entretien ou un passage des liens entre les projets d'architecture et la production en design industriel.
A travers la spectaculaire scénographie, le spectateur est invité à parcourir l'espace et découvrir sa créativité, son goût de l'expérimentation, le design avec sa singulière sensibilité artistique, les innovations technologique dans les projets atypiques.
Dans une scénographie particulière, comme un véritable geste architectural, passant de l'ombre à la lumiere, le visiteur s'approprie l'exposition comme une continuité spaciale, qui donne à voir autant la conception que l'aboutissement de ses projets.

Dès l'entrée, j'ai trouvé une réplique de l'opéra de Tel-Aviv et les étapes successives de son projets en cours de construction. A l'arrière, une série d'écrans présente en animations 3D nombre de ses projets architecturaux. Une paroi translucide aux lignes courbes sépare l'espace de l'exposition en deux : d'une part, les pièces One Off dans la pénombre et, d'autre part, les productions industrielles installées dans un emplilement de cylindres aux diamètres variables. 
Les pièces uniques et les séries limitées One Off se détachent par un éclairage ciblé. Devant et dans cette "membrane" qui sépare, et par un jeu d'ombre et de lumière, elles deviennent les silhouettes fluides. Elles flottent dans l'espace, elles deviennent une sort de support de reflets changeants. L'artiste va jusqu'à dématérialiser les volumes par ce jeu d'illusion optique et porter l'attention par la force de leur graphisme.
Ron Arad partage sa passion avec des matériaux et des innovations technologiques. Grâce à sa recherche, repousse progressivement les limites structurelles de l'objet, ses l'ouvres  gagnent en sophistication. Le même temps offre une liberté formelle exubérante.
Simultanèment à son activité de designer, Ron Arad se consacre à des projets d'architecture et d'aménagement intérieur. De Paris à Tokyo, de Londres à Tel-Aviv, de Madrid à Rimini, l'artiste a resté fidèle à son univers. 
A travers les espaces aux lignes fluides et organiques dans une parfaite homogénéité, à travers d'ombre, la lumière et la transparence associés aux reflets, ces projets d'architecture et ces créations de design industriel évoquent un espace infini dans l'équilibre et dans sa conception du confort. 
Cette exposition offre une panorama très large de création de l'artiste réunissant beaucoup des pièces, et plonge le visiteur à la découverte de son univers riche et personnel à la pointe de la technologie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Albert...

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