D'une exposition à l'autre 07

Publié le par ect-art

 

 
À la galerie Kamel Mennour, j'ai découverte deux artistes : Camille Henrot et François Morellet. Le visiteur est invité à parcourir l'espace de la galerie à travers un accrochage riche et dynamique qui réunit peintures, dessins, film et sculptures.

Dans l'œuvre de Camille Henrot, la culture est sa matière première. En travaillant par prolongement, superposition et recyclage, elle offre sa pratique au profit d'une complicité entre notre rapport et le monde.

Les séries Room Movies et Courage mon amour dévoilent un désir de résistance par rapport au temps. Son film le plus récent, réalisé autour de la personnalité de Yona Friedman, Film Spatial, cherche quant à lui à nier l'espace et ses temporalités.

« Ma pratique envisage l'art comme une forme d'anthropologie personnelle dans laquelle le rapport entre le général et le particulier et à travers lui la question du rapport au temps est centrale. » explique l'artiste.

Le Tevau est un objet rituel de Nouvelle Calédonie. Mais, dans l'exposition est représente par un talisman contemporain, la lance à incendie. Avec cette transfiguration visuelle métamorphosée en Tevau, l'artiste pose les questions sur le caractère rituel de certains objets modernes et la résurgence du primitif dans nos cultures occidentales.

Au rez-de-chaussée, l'installation Hauts Reliefs et la projection Cynopolis nous transportent en Egypte. Les 13 sculptures en plâtre et en grès sont accompagné par le film qui projette les images de ce site historique toujours en activité. La caméra filme un groupe de chiens errants et alternativement ouvriers, touristes et animaux.

« Le chien, considéré dans la mythologie égyptienne comme le passeur du monde des vivants vers celui des morts, incarne ici le retour à l'état sauvage de se que l'homme a voulu domestiquer, la nostalgie d'un état antérieur, à l'image de ce paysage en décomposition où la pyramide redevient montagne ».

À l'image de ce paysage en décomposition, le travail de Camille Henrot se situé entre la mémoire et l'oubli, réel et imaginaire, matière et abstraction, l'élasticité inhérente à toute choses à retourner à l'informe.

 
« Deep dark Light blue »
et « Néons by accident » sont les titres de l'exposition de François Morellet dans l'espace de la galerie.

Les œuvres présentées associent néons et peintures dans une mise en correspondance entre ces deux matériaux régulièrement confrontés par l'artiste. Les mouvements des néons, horizontales et verticales, diagonales et courbes, offrent un répertoire de formes familier à des fins souvent imprévisibles.

À travers « Néons by accident », installation au 60, rue de Mazarine, l'artiste cherche à établir un dialogue avec l'espace, un rapport libéré dans leurs enveloppe architecturale. Elle accompagne le spectateur dans ses recherches « lumineuses » menées depuis le début des années 1960.

En s'appuyant sur une multiplicité de matériaux et procédures (d'ampoules électriques puis des néons), l'artiste a mise en place une langage personnel en inscrivant dans la continuité de l'abstraction géométrique de la deuxième moitié du vingtième siècle.

 
 
 
« Irrésistible » est l'exposition de Marina Abramović à la galerie Serge le Borgne, une exposition que prend la forme d'un voyage autobiographique. Les performances de 1975 à aujourd'hui sont un ensemble lié à la vie personnelle de l'artiste.

Dans la performance « Balkan Erotic Epic : Breasts II », 2005, l'artiste explore la sexualité de corps humains à travers les rites et cultures païens dans le Balkans. Elle construit la performance habillée en costume folklorique traditionnel et rejoue ces anciens rites.

« Depuis toujours, je suis fascinée par les films italiens. J'ai toujours été sensible à la représentation des femmes incarnées par des actrices comme Sophia Loren, ou Silvana Mangano dans 'Riz amer'. Une sensualité se dégage des émotions intenses, surtout dans la douleur. Vittoria est un hommage à ce type de femme » explique l'artiste pour le personnage de Vittoria et en écho avec la performance.

Dans la dernière salle de la galerie, j'ai découverte la impressionnante vidéo de la performance « The Onion », ou l'artiste, avec les yeux levés au ciel, mange un gros oignon avec la peau.

Le culte du sacrifice et du pardon est présenté dans la performance « Virgin Warrior with Jan Fabre (Pieta), 2006, ou l'artiste et Jan Fabre, protégés par les armures de métal, incarnent le figure mythique du guerrier et de la vierge.

L'artiste a documenté ses « actions », sous forme de photographies ou films, constituant un fonds de documents, qui sont le même temps partie intégrante de son travail et œuvres en soi.

 

 
 

 
Le Plateau est un centre d'art et un espace de l'expérimentation de FRAC Ile-de-France, un lieu de production et de diffusion, à travers une large action de médiation, à l'art contemporain.

L'exposition actuelle « Name or Number » est la première exposition personnelle de Ulla von Brandenburg dans une institution française, une exposition monographique qui rende compte la étendue et la complexité de la démarche de cette jeune artiste d'origine allemande.

  
 
L'exposition est conçue comme une pièce de théâtre en cinq actes. À l'entre du bâtiment, un figure suspendue. À travers un rideau peinture, le visiteur entre dans l'espace comme un comédien. J'ai découverte un film 16mm, ou les personnages tournent en rond au dos de camera. Naviguant entre dessins, wall peintings, installations, sculptures et performances, on se retrouve à la fois dans un univers théâtral et imaginaire. Les questions de représentation et d'illusion, spiritisme et psychanalyse évoquent et troublent le spectateur.

Dans la dernière espace, « Singspiel » (jeu chanté), un film 16mm produit pour le Plateau et tourné en février dernier à la Villa Savoye. 
Je vais citée un partie du texte de la chanson.

 

        « Dans la forêt il faisait sombre,

           Très sombre et si froid,

           Envoyé par un homme,

           Qui cachait son visage.

 

           Entre les sapins, un lit,

           Dans ce lit j'étais allongé,

           Un enfant est venu ici,

           Et s'est assis à côté de moi.

 

           Il m'a révélé où était la clé,

           Mais je ne m'en souviens plus,

           Elle était pour notre boite,

           Qui n'avait jamais été ouverte.

 

           Regardez ici, c'est une énigme,

           C'est mieux si je m'en vais maintenant.

           Ceux qui sont partis sont là.

           Et tu les vois encore et toujours.

 

           Ce test, jamais réussi par personne,

           Si ça marche juste un peu,

           Déguisé dans un rêve,

           Subissant dans l'espace.

 

           N'était-ce pas exagéré ?

           Être à part, mais être ?

           La diffamation sous la vocation.

           Où cela va-t-il nous amener ?

 

           Hier n'est pas demain,

           Et aujourd'hui n'est pas ici,

           Moi je ne veux pas être coupable,

           Personne n'a demandé. »

 
 
 
 
 

Une sorte de comédie musicale ou des hommes et des femmes liés par une histoire commune sont souvent surpris dans des gestes ordinaires. Les personnages se mettent systématiquement en mouvement à l'arrivée de la caméra pour quitter leurs champs. Dans des pièces presque vides, accompagner par la musique de Laurent Montaron et Ulla von Brandenburg, et par un jeu de chanson qui se déplace d'une bouche à l'autre, le spectateur partage l'espace de l'exposition avec les figures fantomatiques dans un ambiance irréel.

 

 

 

 

 

 

 Albert...

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