D'une exposition à l'autre 06

Publié le par ect-art

 
 
 
"Constructed Landscapes" est la première exposition personnelle de Maria Thereza Alves à la galerie Michel Rein.
Une exposition liée à l'histoire de la globalisation et à la migration des plantes. Le même temps en écho à la migration contrariée des personnes. "What is the Color of a German Rose?" est une vidéo qui exprime les paradoxes d'une exploitation entre premier et tiers mondes à travers les marchés des végétaux.

Une jeune femme nous présente une succession de fleurs, fruits et légumes tandis qu'une voix-off masculine désigne leurs lieux d'origine. Sur la base d'une pensée écologique, l'artiste navigue entre une programme éducatif et une démonstration commerciale. 
La géoraphie du commerce mondial et la disponibilité des biens de consommation courante dans les villes européennes, comme une supermarché au buffet en nature morte, peut-être s'exprime l'orgie consumériste inventée par le capitalisme. Dans cette trafic quotidien à la surface du globe, les plantes circulent, et font un sort de "jardin planétaire". Mais les êtres humains, eux, selon leur provenance, sont privés de la même liberté. 
J'ai trouvé que la volonté de critique des structures coloniales est le combat de l'artiste dans l'exposition.
Pour la vidéo "Male Display Among European Populations", elle emploie avec persistance le ethnocentrisme européen, le regard pratiqué par les cultures dominantes sur les peuples qu'elles désignent comme "autres". Pour l'artiste, l'art est un lieu de mise en évidence des paradoxes qui fondent la culture contemporaine. Elle aborde, avec beaucoup de poétique et avec une langage plastique particuliere, la diversité d'une pensée écologique. Aussi, une articulation éthico-politique à travers l'environnement, les rapports sociaux et la subjectivité humaine.

 

 
 

La galerie Daniel Templon exposé deux artiste : Claude Viallat et Ben.  
L'exposition "Raboutages" de Claude Viallat est un ensemble de larges peintures sur tissus, abordant à la fois le thème des hommages aux grands maîtres de la peinture, et celui de la déconstruction du tableau. L'exposition présente une série de toiles constituées de raboutages de culs de fauteuils, de parasols, de tentes, format des toiles composites aux dimensions improbables. 
Le même temps l'exposition rend hommage à Claude Monet et à Jean-Pierre Pincemin. A travers des "portraits" du grand maître impressionniste qui sont reproduit à l'envers, et l'hommage à Pincemin en utilisant les couleurs de son ami et collègue fondateur du mouvement Supports-Surfaces, le rouge brique, le vert et le bleu pâle, Viallat veut "éclater la surface et l'espace de la galerie". 
"...ce qui compte, c'est la manière dont les couleurs jouent avec les couleurs qui sont en dessous, comment d'une manière intuitive et non voulue, non prévue, j'arrive à organiser une surface en densité, en intensité." explique l'artiste. 
Claude Viallat est un des fondateurs de Supports-Surfaces, un mouvement qui remet en question les moyens picturaux traditionnels. Ce mouvement à la fois théorique et politique appelle à un renouvellement de l'art par la remise en question des matériaux traditionnels comme la toile et le châssis. 
Viallat répète à l'infini une même forme abstraite sur des bâches industrielles, libres de tous châssis. Cette "forme" est devenue au fil du temps sa signature. Répété au pochoir, de couleurs variées et sur des supports divers, ce motif permet à l'artiste de mener une réflexion sur la notion de "sujet", sur le sens du geste créatif et le statut "d'oeuvre d'art".  
 
 
 
"Ils se sont tous suicidés" est le titre de l'exposition de Ben, qui investit le second espace de la galerie, Impasse Beaubourg. 
Une étonnante installation de photographies, de textes et de toiles sur le thème de suicide. 
La première partie de l'installation recense des artistes qui se sont suicidés. Chacune des photographies présentées est accompagnée d'un texte explicatif. De Nicolas de Stael à Diane Arbus ou encore Jackson Pollock. L'exposition propose également des acryliques sur toile sur le théme de la mort. Ben explique que "la mort, c'est ce qu'il y a de plus important dans la vie. Elle est partout..."Un long texte sur le suicide, dont une partie est écrite à même le mur de la galerie, accompagne ces photographies et ces peintures. 
Aussi, accompagne le spectateur dans les "funérailles plastiques et bien couleures", ou seulement l'idée de la mort est l'absolu. 
 

 
 



Albert...

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